Projet et parti architectural
Ce projet de l’agence Schulze consistait en la réhabilitation d’une ancienne maison coloniale en auberge, à Salvador de Bahia.
Le parti de cette réhabilitation était de concevoir cette auberge avec un souci d’authenticité, en renforçant les éléments caractéristiques de son architecture portugaise et des décorations liées à la religion du candomblé (religion afro-brésiliennes, mélange de catholicisme, de rites indigènes et de croyances africaines, consistant en un culte des orixás, dieux associés à divers éléments naturels).
J’ai travaillé sur ce projet en tant qu’architecte salariée sur les phases Esquisse et APS, APD, PC, DCE et suivi de chantier.
Situation
La ville de Salvador de Bahia a été colonisée par les portugais en 1549 et demeura la première capitale du Brésil pendant 214 ans. Elle devient rapidement un centre de la culture de la canne à sucre et le besoin de main d’œuvre en fait une plaque tournante de l’esclavage d’Africains. Salvador de Bahia a été un point de convergence des cultures européennes, africaines et amérindiennes.
Une riche architecture portugaise s’est développée dans le centre historique (le Pelourinho) et ses alentours où se trouve cette maison.
Sur cette vue aérienne rapprochée, on voit que la parcelle se trouve sur la « Ville Haute », dominant les quais où se localisent les entrepôts et commerces liés au trafic maritime et offrant un vaste panorama sur « Bahia de Todos os Santos« , la Baie de Tous les Saints.
La parcelle est caractéristique de l’architecture portugaise : longiligne, avec un « quintal »: un jardin derrière la maison.
Plans
On accède à l’auberge depuis la rue, à gauche.
Un comptoir circulaire accueille les visiteurs, les distribue vers la salle d’attente, et les chambres à l’étage.
On traverse le puit de lumière au centre pour accéder à 2 suites, la salle de restauration ouverte sur une large terrasse prolongée par le jardin et avec la mer comme décor.
Le comptoir d’accueil est constitué d’une maçonnerie circulaire pleine, rythmée par des pavés de verre.
Le comptoir est réalisé en pierre et un éclairage interne illumine les pavés de verre et la pierre du comptoir par derrière.
Le sol et plinthes sont en pierres du Minas Gerais (région du Brésil).
A droite de l’accueil se trouve la salle d’attente.
En face s’ouvre la salle de restauration, légèrement à droite les sanitaires nichés sous l’escalier avec un panneau représentant Yemanja (orixa déesse de l’eau), puis encore à droite un escalier mène vers les étages.
Devant le puit de lumière un panneau de mosaïques, représentant un orixa, conduit vers la salle de restauration.
On aperçoit dans le fond la terrasse et en second plan la mer.
Au R+1 un escalier débouche sur un large palier-salle d’attente, éclairé par le puit de lumière, distribuant 2 suites sur la rue, 1 suite sur le puit, menant à une terrasse qui distribue 2 suites sur le jardin. La terrasse descend vers le jardin en gradins grâce à un escalier.
Les marches de l’escalier et le sol sont en bois brésilien, le garde corps en métal et certains pans de mur en vieilles briques décorées.
Cette chambre, accessible depuis la terrasse, offre une vue directe sur la mer ; la décoration y est typiquement bahianaise, on y retrouve des dessins d’orixas.
Les impostes réalisées au dessus des portes sont ornées de grilles en fer forgé, trouvées sur d’autres maisons coloniales à l’abandon. J’ai dessiné les portes sur mesure, en fonction de la largeur des grilles qui viennent les coiffer.
Au R+2 un escalier mène à un large palier d’attente, éclairé par le puit de lumière, distribuant 2 suites sur la rue, 1 suite sur le puit, et 1 appartement privatif en duplex avec terrasse côté jardin.
La décoration est de tradition bahianaise et les portes fenêtres donnant sur la rue sont typiquement portugaises.
Cette vue sur le palier du R+2 montre les impostes réalisées au dessus des portes, qu’on retrouve partout dans le projet (voir photo de chambre au R+1).
Au R+3 un escalier mène à un palier éclairé par le puit de lumière, distribuant 2 suites sur la rue avec terrasse, et l’étage supérieur de l’appartement privatif avec terrasse sur le jardin, avec un jacuzzi.
J’ai dessiné cette salle de bain dans la suite de l’appartement privatif au R+3. Elle est éclairée par le puit de lumière.
Coupe
Cette coupe longitudinale met en évidence les circulations verticales, comme le puit de lumière en son centre et les escaliers éclairés par celui ci.
Se découpent aussi les terrasses qu’on retrouve à chaque étage, en gradins, côté jardin et au R+3 côté rue.
Vue de la terrasse de l’appartement privatif au R+3, avec pour panorama les docks et la mer.
Vue d’une ouverture donnant sur le puit de lumière avec le même garde corps que celui de l’escalier.
Façades
La façade sur rue est restée identique à la façade originale en respectant les ouvertures initiales et en la restaurant.
Seule la toiture a été percée pour créer la terrasse du R+3.
Les couleurs de la façade sont vives et respectent la charte graphique du Pelourinho qui est multicolore.
La façade sur jardin est plus moderne et s’adapte aux besoins d’éclairage des nouveaux espaces. Seul le R+1 conserve les ouvertures d’origine.
Le puit de lumière créée au centre est couvert d’une verrière.